Petite structure qui emploie un tiers de salariés en situation de handicap. La Coop des Masques lance sa production de masques mardi, avec l’objectif de produire des masques à un prix raisonnable. Pas moins de 1.500 citoyens actionnaires ont déjà adhéré à la coopérative.
Au printemps dernier, pendant la première vague de coronavirus; la France a constaté l’absence d’usines pour fabriquer des masques sur son sol.
Des projets de relocalisation ont alors été lancés pour garantir cette « souveraineté sanitaire »; que le gouvernement cherche tant bien que mal à assurer. Illustration de cette volonté; les machines flambant neuves de La Coop des Masques ont été mises en route à Grâces; près de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor.
Il s’agit de la concrétisation d’un projet aussi social qu’industriel.
Ce site a embauché des travailleurs en situation de handicap, sourds et muets. Rémy n’en revient toujours pas; à bientôt 22 ans, le technicien de maintenance va côtoyer un collègue sourd, quand lui-même est autiste Asperger. « Même les personnes comme moi ont le droit de travailler. On a des capacités ! », clame-t-il.
Relocalisation salutaire ?
Sur 21 salariés de l’usine de Grâces, un tiers sont en situation de handicap. Mais au-delà du volet social; la coopérative s’est aussi fixée une mission. « On va démontrer que nous, les Bretons, les Français, on sait faire des masques », explique Séverine, une autre salariée.
Des masques made in France, comme on en faisait à 40 kilomètres d’ici, à Plaintel, jusqu’en 2018. Mais il y a trois ans l’usine a fermé; rendant ainsi la France dépendante des fabricants étrangers au moment de la crise sanitaire deux ans plus tard. Aujourd’hui, l’idée est donc de relocaliser, quitte à être un petit peu plus cher.
L’ESSENTIEL CORONAVIRUS
« Quelques centimes » de différence
Les masques seront-ils d’ailleurs vraiment plus chers ? « On est sur un écart à l’arrivée qui sera de l’ordre de quelques centimes de plus au masque »; défend Guy Hascoët, le président de la coopérative. « Est-ce qu’on n’a pas redépensé l’argent économisé par les délocalisations simplement pour de l’emploi qui est ailleurs ? Le projet est construit pour répondre dans la durée à une sécurisation d’une production auprès des acteurs du territoire. »
Les fameux acteurs du territoire sont déjà nombreux, puisqu’une cinquantaine de partenaires publics et privés; ainsi que 1.500 citoyens actionnaires, ont déjà adhéré à la coopérative. Cette dernière prévoit de produire au moins 45 millions d’unités par an.
Source : europe1.fr/economie/